Avant de partager avec vous le recit comique de la vie de mon cousin Seb, arrive a Calcutta il y a 5 jours seulement, je vais vous faire un point rapide sur ma vie a Sydney. Pour information, il est parti en Inde pour 1 mois 1/2 dans le but de faire un stage dans le micro-credit. Il va pas etre decu!!! (heheeeeeee)
Le week-end dernier a ete si pluvieux que je me suis cru a Londres, sous une pluie sans fin, ne sachant que faire puisqu'il n'y avait pas de vent pour aller naviguer et les occupations culturelles etaient maigres. J'en ai donc profite pour me reposer un peu, faire du sport et regarder quelques films. La semaine prochaine, je pars en mission pour 2 semaines, a 80km au nord de Sydney.
En raison de la distance, je resterai dormir sur place, excepte le weekend ou je rentrerai chez moi. Ayant pas mal de chance en ce moment, le client m'a reserve une chambre de type executive, seule chambre a disposer d'une connexion Internet. J'ai regarde sur le net les details de la chambre pour trouver que j'aurai un jacuzzi dans ma salle de bain, ce qui est plutot pas mal. Le hic c'est que je ne sais pas si en dehors de l'hotel il y aura quelque chose a faire...
Voici maintenant le mail recu par Seb qui risque de rebuter ceux qui souhaitent voyager en Inde. L'image que j'ai de ce pays est que la salete est omni-presente et que la pauvrete est plus importante qu'ailleurs. J'ai meme tente d'appeler mon cousin mais une fois sur 2 on me dit que le numero est inconnu et les autres fois, je suis le seul a entendre l'autre. Les infrastructures ont l'air catastrophiques...mais depuis quand les pauvres ont-ils besoin d'un portable?
Sur ces quelques mots, voici maintenant la sequence humour:
"Après 5 jours passés à Calcutta (Calcubad), je me devais de te faire un petit récapitulatif de ma vie ici qui, tu t'en doutes, est loin d'être le paradis terrestre.
Le temps
Généralement le ciel est gris-noir. Il pleut les ¾ du temps. En fait j'ai eu la présence d'esprit de me pointer en Inde en plein pic de mousson, c'est-à-dire mi-août, et autant te dire que lorsqu'il pleut ce n'est pas à moitié. C'est carrément une chute d'eau qui te tombe dessus. Bien sur l'atmosphère est extrêmement humide et ma peau est moite en permanence (et mes boutons repoussent !)
Ô miracle, j'ai pu voir quelques rayons de soleil aujourd'hui.
La langue
Qui a dit que les indiens parlaient anglais ? La connaissance de la langue est uniquement réservée aux élites, qui me restent extrêmement dures à comprendre...Je passe mon temps à froncer les sourcils pour essayer de deviner ce qu'ils ont à me dire.
Les gens
Globalement antipathiques, à quelques exceptions près. Ce qui me rassure, c'est qu'ils sont pires entre eux. Sinon je m'amuse à essayer de deviner à quelle caste ils appartiennent : en gros plus un indien est blanc de peau, plus il a de chance de faire partie de la caste supérieure des brahmanes (6% de la pop).
Autre fait amusant, les indiens sont tous petits et maigres. Moi qui suis grand, élancé et illusoirement musclé, on doit pouvoir me remarquer d'assez loin.
Point positif quand même : contrairement à la mythologie ambiante qui veut qu'on trouve à Calcutta des cadavres et des gens qui crèvent de faim tous les 10 mètres, je n'ai pas (encore) été confronté à des cas extrêmes, mis à part un type cul de jatte qui rampe complètement nu sur Park Street, la rue chic.
Taxis et boulot
Mon boulot se trouve à une heure de taxi de là où j'habite. Quand je dis une heure, c'est parce que j'ajoute la demi-heure d'errance qu'il faut au taxi pour trouver le bureau. Ajoutons au passage que les taxis ne connaissent pas du tout leur ville, c'est une catastrophe. Ils passent leur temps à demander aux passants où se trouvent tel ou tel endroit, y compris les endroits archi connus ! Sans parler de leur conduite, qui a au moins le mérite de me procurer des pointes d'adrénaline chaque matin.
Petite histoire : hier soir, au retour du travail, le chauffeur (le pire que j'ai jamais eu) grille un feu rouge ; un flic l'aperçoit, lui crie dessus ; mon chauffeur rigole ; et là le flic prend sa matraque et commence à le tabasser à travers la vitre qui était ouverte !
Hier, 1er vrai jour de taf, je suis arrivé avec 20 minutes de retard...le type tournant bêtement en rond autour du quartier sans savoir où aller, j'ai pété un câble en lui disant de me laisser n'importe où et que je trouverai par moi-même. Et le type voulait me faire payer un extra de 50 roupies pour s'être perdu. Of course.
Pour l'instant au boulot, je ne fais rien vraiment d'intéressant : je ne pars en mission que jeudi, d'ici là je passe mes journées à lire les prospectus de l'organisation. Ah oui, autre détail que j'aurais sans problème pu mettre dans la rubrique « Les gens ». Le patron de l'organisation de microcrédit pour laquelle je bosse n'a toujours pas daigné m'adresser la parole, et encore moins daigné simplement m'accueillir par un petit « welcome ». Pourtant je ne passe pas vraiment inaperçu avec ma tête de blanc et ma taille supérieure à 1m70 (c'est-à-dire plus grand que tous).
La nuit
Le pire. Un vrai calvaire. Je suis sur le point d'écrire une lettre au Vatican pour devenir martyr. En gros voici comment se divise ma nuit, et je n'exagère en rien ! Je tiens à préciser que ma chambre donne en plein sur une rue assez fréquentée.
- Jusqu'à 1h du matin : voitures qui klaxonnent sans arrêt (ces * d'indiens utilisent le klaxon pour tout et n'importe quoi...lorsque je marche dans les rues je passe mon temps à sursauter), ainsi que des indiens qui parlent fort, d'autres qui hurlent, etc.
- De 1h à 1h30 environ : engueulades de clodos qui se battent pour des restes de bouffe déversés sur les trottoirs. J'ai cru même entendre une baston assez violente avant-hier soir.
- De 1h30 à 2h : le plus badant. Après les clodos, c'est au tour des chiens errants de se battre entre eux pour de la bouffe. Leurs cris et leurs couinements sont archi-stressant.
- De 2h à 4h environ : et je n'exagère en rien la durée. Toujours des chiens, mais qui cette fois hurlent à la mort (ce sont sans doute ceux qui n'ont pas eu leur part). Quand je dis qu'ils « hurlent », c'est à la façon des loups : la bouche en forme de « O ».
- 4h15 : la cerise sur la gâteau. Des prières coraniques s'élèvent du minaret d'à côté (évidemment mon hôtel se trouve juste à côté), célébrant sereinement le lever du soleil. Pour rappel, je crois que max 10% des indiens sont musulmans.
- 4h20 : c'est le moment précis qu'a choisi mon charmant voisin pour aller se racler la gorge et cracher tout ce qu'il y a accumulé pendant la nuit. Nos 2 salles de bain étant reliées par une bouche d'aération de la taille d'une main, c'est comme si j'étais avec lui.
- 4h30-5h : je m'endors enfin du sommeil du juste.Tu vas sans doute pas me croire, mais je n'ai toujours pas pu m'endormir avant cette heure fatidique de 4h30, sans doute aussi à cause du jetlag que j'ai toujours pas réussi à encaisser.
La nuit dernière, les 4h30 se sont même prolongées jusqu'à 6h (début de fièvre + spasmes au ventre). Heureusement que mes parents m'ont préparé une trousse (ou plutôt valise) de secours avec tous les médicaments du monde.
Les hôtels
Je n'avais pas réservé d'hôtel avant de venir, pensant naïvement demander conseil à mon organisation dès mon arrivée. Ils m'ont indiqué un petit hôtel bien sympa en plein centre, l'Hôtel Maria.
Je demande à voir une chambre. Ce qu'on me montre dépasse l'entendement : pour te l'imaginer, le mieux est peut-être que t'essaies de penser à ce que pouvait être une geôle isolée au beau milieu des caves du Château d'If au début du XIXème siècle. Les draps, troués, étaient recouverts de tâches noires. La porte fermait uniquement avec un mini-verrou bon marché et cassable à mains nues. Sécurité garantie pour mon ordi portable.
Au pied des murs en pierre sale, des trous de souris avaient été bloqués par des tissus tout aussi sales. Les toilettes personnelles (la grande classe !) et la douche passent de commentaires, je pense que tu peux deviner sans problème à quoi elles pouvaient ressembler.
J'ai donc entrepris de me trouver un autre hôtel, sous la pluie battante, en tongs dans la boue et avec 3 sacs, tout en refusant poliment l'aide des indiens attrape-touristes qui me proposaient leurs aides bienveillantes. Après m'être fait refoulé de 3 hôtels plus haut de gamme (sous prétexte qu'il n'y avait plus de chambre...ou bien était-ce parce que j'étais vraiment dégeu), je trouve enfin la perle rare : l'Aafreen Tower, un hôtel tout neuf qui a 2 ans, assez propre et pas trop cher. Cette trouvaille a d'ailleurs réussi à me faire esquisser le 1er sourire de mon séjour (le 2eme ayant eu lieu hier après-midi devant un film indien que je suis allé voir au ciné).
La nourriture
Le seul point positif du voyage (encore que cette nuit j'ai fait un bad alimentaire à cause de je ne sais trop quoi). Jusqu'à présent je me suis toujours pas lassé des différentes sortes de poulet mariné avec du riz aux épices que je mange à chaque repas.
Hier j'ai fait le foufou puisque je suis allé dans un des restos les plus chics de la ville, où j'en ai eu pour 2,80 euros. Reste le McDonalds, mais malheureusement son plafond gorgé d'eau s'est effondré il y a quelques semaines.
L'odeur
Fermes les yeux et imagine une odeur de déchets de toute sorte vieux de plusieurs mois, mélangée à tout ce qui peut sortir du corps humain (pisse, crachat, vomi, etc.), elle-même mélangée à une odeur morbide de chiens faméliques, et tu auras une petite idée de la délicieuse odeur qui agrémente les rues de Calcutta.
Certains endroits sont tout simplement irrespirables, et je dois fréquemment mettre mon T-shirt sur le nez pour éviter d'avoir la nausée.
Voilà mes premières impressions de Calcutta. Après bien sûr il y a aussi des îlots de richesse, comme ces centres commerciaux ultra climatisés où les prix sont les mêmes qu'en Europe, et qu'une armée de flics surveille en permanence.
Je dois avouer que ca m'a fait du bien d'y passer l'après-midi d'hier, d'autant plus que j'y ai enfin trouvé du papier toilette (pas de PQ en Inde, ils ont un mini tuyau d'arrosage à proximité du WC pour s'essuyer), ainsi que des biscuits à la crème que je soupçonne très fortement d'être la cause de mes indispositions de cette nuit.
Voili voilou...autant te dire que l'Inde c'est pas l'Australie, c'est meme l'opposé. Heureusement que j'ai visité ton beau pays avant de venir ici, ca compense."
J'espere que ca vous donnera davantage envie de venir en Australie ;)))